Anthologie du Hard Rock

Depuis quelques années, je croise au gré de mon existence, des humains qui ont entre 30 et 50 ans. Des mécaniciens, informaticiens, coursiers, comptables, policiers, chefs d’entreprise, infirmiers, publicitaires, boulangers, politiciens, marins. Certains, en quête de leur vraie vie, sont partis faire un tour du monde, avec une maison sur le dos. D’autres sont sur un bateau, poussés par les vents d’une humanité, qui commence à se faire rare sous nos latitudes.

En pleine traversée de mes 50ième rugissants, il m’arrive de remonter la pellicule, et de faire le point sur les périodes pendant lesquelles la passion a déferlé, jour et nuit, nuit et jour. Incontestablement, « Wango Tango », l’émission des Sculpteurs de Menhirs, sur RTL entre 1980 et 1990, a été comme une famille que je n’avais pas eue. Durant dix ans, cette émission de radio m’a permis de partager avec vous cette passion, qui me dévore depuis l’achat en 1962, de mon premier 45 tours, « Love Me Do » des Beatles.

Des décibels, des riffs, de la gratte en carton (appelé aujourd’hui Air Guitar), des hurlements dans la nuit, le Camping des Flots Bleus, une traversée de Paris avec Lemmy dans une Peugeot 104 Z. AD/DC au Pavillon, à Los Angeles, à Londres, au Mexique. Led Zeppelin, Maiden, Satriani, Venom, Metallica. Du J&B, de l’amour, du sexe, pas de drogue, des rires et des larmes. Voici les ingrédients qui m’ont fourni un passeport afin de vivre une décennie extraordinaire. Comme l’impression d’avoir été le garnement d’une immense bande de potes, rivée à son « transistor », entre 23h et midnight.

Courant 2007, au gré de mon existence, j’ai croisé Jérôme Alberola, un humain d’une trentaine d’années. Journaliste dans la presse spécialisée sur l’évolution économique et sociologique de l’habitat. Editeur du magazine Culture Cuisine. Jérôme a fait partie de cette bande de potes anonymes avec qui le courant passait ! Il était un de ces « p’tit graisseux », avide de découvertes, de bootlegs, de son qui envoie grave le bois.
L’année dernière, je suis parti en vacances en Bretagne, avec sous le bras, le manuscrit de son livre : « De bruit, de fureur et de larmes : l’épopée du hard rock ». J’ai commencé ma lecture en diagonale, et puis j’y suis revenu plus régulièrement, chapitre après chapitre, chronique après chronique.

Jérôme Alberola est un vrai, pur, fan de Iron Maiden, vous le constaterez au fur et à mesure des comptes-rendus de concerts, des analyses des albums.
Mais ce n’est pas tout, « De bruit, de fureur et de larmes : l’épopée du hard rock », met en perspective, l’époque, la sociologie, les us et coutumes, les médias. Les histoires, tragédies et légendes.
Nous sommes assurément en présence d’un putain de bouquin ! Une sorte de grimoire que toutes les générations ressortiront de temps en temps, histoire de prouver que le hard-rocker n’est pas qu’une bête, hirsute, et ivre de cervoise.

Après la lecture de « De bruit, de fureur et de larmes : l’épopée du hard rock » de Jérôme Alberola, si votre jugement reste le même sur la planète Metal, sachez qu’avec la bienséance qui est de mise, le hard-rocker vous emmerde…

FRANCIS ZEGUT.